Par la fenêtre

Une fenêtre, c’est toujours un émerveillement !

C’est l’après-midi. Un après-midi terne d’un dimanche ennuyeux. Je m’étire et me grandis, mais je me sens à l’étroit chez moi, quoi que je fasse. Mon regard dévie vers la fenêtre. Cela me rappelle ce tableau de Salvador Dali, la Jeune fille à la fenêtre. Mais point de mer ici, juste la ville qui arbore sa tenue d’été finissant : trottoirs déserts, arbres gonflés de feuilles, musique hip-hop d’une bande de jeunes qui s’amusent comme ils peuvent.

On ne peut pas dire qu’il fasse chaud, juste un peu lourd. J’ouvre la fenêtre. Un moineau, dérangé, s’envole en piaillant. Au bout de son bec pend un ver de terre. En bas, une petite mamie avec son corgi attend le bus. L’animal dans un sac sort son museau de renard, la gueule ouverte et la langue pendante. Une moto passe sous ma fenêtre. Ses pétarades dérangent comme si c’était la nuit.

Tout à coup, la rue se tait, se tient coite. La ville prépare un mauvais coup, comme un enfant de quatre ans laissé seul dans une grande maison. Un effluve de kérosène s’élève du sol. Les nuages resserrent les rangs, prêts à parer à toute éventuelle attaque. Il ne reste qu’un seul humain dans la rue, un trentenaire fluet portant un casque audio et lancé dans une chorégraphie étrange et décalée. Il fait soudain plus sombre.

Cette journée ne finira donc jamais?

Je jette un coup d’oeil à mon téléphone: aucun message reçu, aucun appel en absence. Même pas une petite notification sur les réseaux sociaux. Le ciel s’assombrit encore quand soudain le ciel explose. Un ou deux coups de tonnerre suivis d’un déluge zébré d’éclairs sporadiques.

Puis plus rien.

Je soupire et ferme la fenêtre avant de retourner à mon fauteuil. Un dernier regard vers l’extérieur.

Tiens, un arc-en-ciel!

 

 

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Author: Alex

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