Être bouddhiste: c’est quoi?

Être bouddhiste, une voie de sagesse et de bonheur

Être bouddhiste, c’est bien plus qu’une simple affiliation religieuse ; c’est une philosophie de vie, un chemin vers la sagesse et la compréhension profonde de soi-même. Dans cet article « être bouddhiste, c’est quoi? » nous allons explorer les fondements du bouddhisme et fournir des informations pratiques pour ceux qui cherchent à comprendre ce que signifie réellement être bouddhiste.

Être bouddhiste: Siddharta Gautama, le fondateur du bouddhisme

Celui qu’on nommera le Bouddha, Siddhartha Gautama, est né au Ve ou VIe siècle avant JC au Népal. Son prénom, Siddhartha signifie « celui qui a atteint un objectif ».

Peu après la naissance de Siddhartha un saint homme prophétisa que le garçon serait un grand maître spirituel ou bien un grand guerrier.  

Le jeune garçon a dès lors été protégé du monde extérieur et de la souffrance, et il a vécu dans le luxe jusqu’à l’âge de 29 ans, bien protégé derrière les remparts de son luxueux palais. Inconscient de la dure réalité humaine faite de souffrance, de maladie et de mort, il est pourtant poussé par une intense curiosité et décide de s’aventurer à l’extérieur.

Alors qu’il parcourt les rues de Kapilavastu, il rencontra  un malade , un vieil homme et un cadavre.

 Choqué par cette découverte, pas du tout préparé à cette expérience, il réalise que la vie est souffrance et  que tous les êtres sont sujets à la maladie, à la vieillesse et à la mort.

Cette prise de conscience ne le lâcha plus, et alors qu’il rentre au palais, il croise sur sa route un ascète. Cette rencontre changea sa vie.

Sa seule obsession est désormais de quitter le palais et résoudre le problème de la souffrance. Sa vie de prince perd tout son attrait, et une nuit, il quitte le palais, se rase la tête et revêt des habits de mendiant. Sa quête de l’illumination peut commencer.

A la recherche de professeurs dans cette quête, il apprend différentes techniques dont celle de la méditation. Pendant six ans, avec cinq compagnons, il pratique l’austérité (il ne mange qu’un seul grain de riz par jour), puis se rend compte que l’ascétisme n’est pas la bonne méthode.

Alors qu’il est assis sous un figuier sacré, connu depuis toujours sous le nom d’arbre Bodhi ( bodhi signifie « éveillé »), Siddharta s’installe dans la méditation.

C’est là qu’après la grande bataille avec Mara, qui symbolise les passions qui nous piègent et nous trompent, Siddharta atteignit l’illumination.

A l’âge de trente-cinq ans, il devient le Bouddha, l’Eveillé. Et après quelques semaines de solitude, il commence à enseigner.

Le bouddhisme repose sur quatre nobles vérités et le noble sentier octuple. Ces enseignements forment le socle sur lequel repose la compréhension bouddhiste de la vie, de la souffrance et de la libération.

Le bouddhisme et les quatre nobles vérités

Les Quatre Nobles Vérités sont les principes fondamentaux du bouddhisme.  

Les Quatre Nobles Vérités sont :

  • La vie est souffrance
  • La cause de la souffrance est le désir
  • La fin de la souffrance s’accompagne de la fin du désir
  • Il existe un chemin qui nous éloigne du désir et de la souffrance.

La quatrième vérité est un chemin, appelé  l’Octuple Sentier.

Le Bouddha a enseigné l’Octuple Sentier à ses disciples. Il leur a énoncé que suivre cette voie permet de mettre un terme à la souffrance. L’Octuple Sentier guide l’être humain vers la réalisation de l’Eveil spirituel (Nirvana), grâce à la libération de ses illusions et de ses attachements. Il s’agit d’une philosophie, mais aussi d’une pratique. (La compréhension purement intellectuelle ne peut mener à l’Eveil).

Le noble sentier octuple implique 

1.     La Juste compréhension, ou vision juste

Pour être bouddhiste, La voie juste nous permet de partir de notre point de départ, et de prendre conscience des étapes successives, jusqu’à  notre destination. Fort de sa compréhension  des Quatre Nobles Vérités, le pratiquant commence par « voir » à l’œuvre dans sa vie, l’insatisfaction, l’impermanence et de la vacuité de toute chose. 

2. La pensée ou l’intention juste

La pensée juste implique une compréhension correcte de la réalité, dépassant les illusions et les perceptions erronées. Cela va au-delà de la simple intelligence intellectuelle pour englober une vision profonde et éclairée de la nature de l’existence.

3. La parole ou discours juste

La parole juste consiste à éviter de calomnier, s’abstenir de mentir, ne pas parler de façon haineuse, ne pas parler grossièrement, éviter les bavardages futiles.

4. L’action juste

L’action juste dans le bouddhisme est une action qui inclut le respect de l’autre et de soi-même, sans créer de souffrance, sans ego et sans attachement.

Pour être bouddhiste et pratiquer l’action juste, il faut s’abstenir de tuer, de voler, de mentir, de s’adonner à la drogue et à l’alcool, et de se livrer à une conduite sexuelle inappropriée.

5. Les moyens d’existence justes

Pour observer ce noble sentier, le Bouddha recommande de gagner sa vie de manière droite,

sans avoir recours à des activités illégales et infâmes.

6. L’effort juste

L’effort juste, c’est mettre en application les préceptes du Bouddha dans chaque action, à chaque instant, de manière à s’améliorer et progresser vers l’Eveil.  

7. L’attention ou la conscience juste

Pour le Bouddha, l’attention juste, également appelée « pleine conscience » est la source de l’Éveil. L’attention juste consiste à entièrement plongé dans l’instant présent, ici et maintenant. L’attention juste consiste à être pleinement conscient, en cessant tout jugement et attachement. La quête de l’attachement cesse, et avec lui le désir.

8. La concentration ou la méditation juste

Ce dernier principe énoncé par le Bouddha est fondamental. Il se caractérise par un retour à l’instant présent, l’abandon de l’ignorance, de l’avidité et la colère, et le détachement.

Les différentes écoles du bouddhisme

Le bouddhisme est une tradition ancienne qui a évolué au fil des siècles, donnant naissance à divers courants et écoles de pensée. Chacun de ces courants pour être bouddhiste a ses propres spécificités doctrinales, rituelles et pratiques. Voici une présentation succincte des principaux courants du bouddhisme :

  1. Théravāda :
    • Spécificités : Le Théravāda, souvent appelé le « Grand Véhicule », est le plus ancien courant du bouddhisme survivant. Il est basé sur les textes canoniques Pāli et met l’accent sur la préservation précise des enseignements originaux du Bouddha. Il est répandu en Asie du Sud et du Sud-Est.
    • Pratiques : Méditation Vipassanā, étude des textes canoniques, engagement envers la voie monastique.
  2. Mahāyāna :
    • Spécificités : Le Mahāyāna, ou « Grand Véhicule », se caractérise par une vision plus inclusive et altruiste. Il met l’accent sur l’idée de Bodhisattva, un être cherchant l’illumination pour le bien de tous les êtres. Les textes Mahāyāna ont été rédigés en sanskrit.
    • Pratiques : Développement de la compassion, rituels élaborés, vénération des bodhisattvas, méditation.
  3. Vajrayāna :
    • Spécificités : Une sous-section du Mahāyāna, le Vajrayāna est souvent associé au bouddhisme tibétain. Il se distingue par l’usage de techniques avancées de méditation, de visualisations complexes et de rituels ésotériques. Le Vajrayāna considère certains textes tels que les tantras comme essentiels.
    • Pratiques : Mantras, mudrās, visualisations, transmission du maître à l’élève.
  4. Zen (Chan en chinois) :
    • Spécificités : Le Zen, dérivé du Chan chinois, met l’accent sur l’expérience directe de l’illumination et la transmission directe du maître à l’élève. Il cherche à transcender la compréhension intellectuelle par des méthodes telles que la méditation assise (zazen).
    • Pratiques : Méditation Zen, kōans (énigmes paradoxales), cérémonies épurées.
  5. Pure Land :
    • Spécificités : Le bouddhisme de la Terre Pure se concentre sur la dévotion au Bouddha Amitābha et la recherche d’une renaissance dans son « pays pur ». Il met l’accent sur la foi et la récitation de son nom pour atteindre le paradis pur.
    • Pratiques : Récitation du nom d’Amitābha, prières pour la renaissance dans la Terre Pure.
  6. Nichiren :
    • Spécificités : Fondé par Nichiren au XIIIe siècle, ce courant se concentre sur la récitation du mantra Namu Myōhō Renge Kyō, tiré du Sūtra du Lotus. Il prêche que ce mantra représente l’essence de l’enseignement du Bouddha.
    • Pratiques : Récitation du mantra, dévotion au Sūtra du Lotus, propagation active des enseignements.

Chaque courant du bouddhisme a sa propre interprétation des enseignements du Bouddha et offre des pratiques distinctes pour atteindre l’éveil. Le choix d’adhérer à un courant particulier pour être bouddhiste dépend souvent des préférences spirituelles individuelles et des convictions personnelles.

La méditation bouddhiste

La méditation occupe une place centrale pour être bouddhiste, servant de moyen pour développer la concentration, la pleine conscience et la sagesse. Les techniques de méditation varient selon les écoles et les traditions bouddhistes. Voici quelques-unes des principales techniques de méditation dans le bouddhisme :

  1. Vipassanā (Méditation de la Vision Pénétrante) :
    • Description : Cette technique, associée au courant Theravāda, vise à développer une compréhension profonde de la nature de l’existence. Les pratiquants observent attentivement les sensations physiques et mentales, notant leur impermanence, leur insatisfaction, et leur absence de soi.
    • Pratique : Assis en méditation, les méditants portent leur attention sur les sensations physiques, les pensées et les émotions, observant tout avec une pleine conscience.
  2. Samatha (Méditation Calmante) :
    • Description : La méditation Samatha, également pratiquée dans le Theravāda, vise à cultiver la concentration et la tranquillité de l’esprit. Les pratiquants se concentrent sur un objet, souvent la respiration, pour calmer le flot incessant de pensées.
    • Pratique : Assis en posture méditative, le méditant dirige son attention sur un point spécifique, généralement la respiration. L’objectif est de stabiliser l’esprit et d’atteindre un état de calme intérieur.
  3. Zazen (Méditation assise) :
    • Description : Pratiquée dans le Zen, la méditation Zazen vise à atteindre une compréhension directe et intuitive de la réalité. Elle se caractérise par une posture assise spécifique et la concentration sur la respiration.
    • Pratique : Les pratiquants s’assoient en position du lotus ou en seiza, se concentrant sur la respiration. L’attention est maintenue de manière équitable, sans attachement particulier à des pensées ou à des sensations.
  4. Méditation Mettā (Amour bienveillant) :
    • Description : Le Mettā, pratiqué dans le Theravāda mais également dans d’autres courants, cultive l’amour bienveillant envers soi-même et les autres. Il vise à développer la compassion et l’ouverture du cœur.
    • Pratique : Les méditants commencent en cultivant des sentiments d’amour et de bienveillance envers eux-mêmes, puis élargissent progressivement ces sentiments pour inclure tous les êtres.
  5. Mantra et Visualisation (Tantra et Vajrayāna) :
    • Description : Dans le bouddhisme tantrique, la méditation peut impliquer l’utilisation de mantras (mots sacrés) et la visualisation de divinités. Ces techniques visent à transformer la conscience ordinaire en une expérience transcendante.
    • Pratique : Les pratiquants récitent des mantras spécifiques et se concentrent sur des visualisations complexes associées à des divinités bouddhistes.

Il est important de noter que, quelles que soient les techniques utilisées pour être bouddhiste, la méditation vise généralement à cultiver la pleine conscience, à développer la concentration et à conduire à une compréhension plus profonde de la nature de l’esprit et de la réalité. Les pratiquants choisissent souvent la technique qui résonne le mieux avec eux et qui est alignée avec leur chemin spirituel.

Être bouddhiste: La compassion et la bienveillance

Être bouddhiste signifie aussi cultiver la compassion envers tous les êtres vivants. La bienveillance et la compassion sont des qualités essentielles que les bouddhistes s’efforcent de développer dans leur vie quotidienne. Cela se traduit par des actes de bonté envers soi-même et les autres, contribuant ainsi à créer un monde empreint d’amour et de compréhension mutuelle.

Les pratiques rituelles pour être bouddhiste

Bien que le bouddhisme n’adopte pas une approche rigide des rituels, il existe des pratiques communes, telles que la récitation de sutras, la pratique de la méditation assise, et les cérémonies commémoratives. Ces rituels varient en fonction des différentes écoles bouddhistes, mais ils servent tous à renforcer la connexion spirituelle et à rappeler les enseignements fondamentaux.

Les rituels bouddhistes s’articulent autour d’un vécu monastique bien rythmé. Dans les monastères Zen, il peut s’agir de s’adonner à des pratiques a priori non rituelles, comme le jardinage.

Mais les différents types de rituels concernent :

Les célébrations autour de la vie du Bouddha (naissance, éveil, Nirvana).

Les prières visant à apaiser les mauvais esprits.

Les cérémonies de transfert des mérites.

Conclusion

Être bouddhiste, c’est embrasser une voie de vie imprégnée de sagesse, de compassion et de méditation. Les enseignements du Bouddha offrent des perspectives profondes sur la nature de l’existence et des outils pratiques pour cultiver la paix intérieure. Si vous cherchez à explorer davantage cette voie, commencez par comprendre les quatre nobles vérités et le noble sentier octuple, plongez dans la méditation et embrassez la compassion envers vous-même et les autres. Le bouddhisme est un voyage fascinant vers la compréhension de soi et la recherche de la paix intérieure.

Partager
Author: Alex

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *