Je dois vous faire une confidence: j’aime le café. Mais ce dont je raffole plus que tout, c’est écrire dans les cafés. Parce que ça FONCTIONNE pour moi.
Je ne prétends pas avoir la science de l’inspiration, mais une chose est sûre, j’ai un peu d’expérience en matière d’écriture, et j’observe que pour bon nombre de mes amis/ confrères/ consoeurs en écriture, il y a des choses qui fonctionnent mieux que d’autres. Et mieux pour certains que pour d’autres.
Car il appartient à chacun de bien se connaître, et le « cognosce te ipsum » (connais-toi toi-même), gravé sur le fronton du Temple de Delphes, se révèle crucial lorsqu’on aspire, en tant qu’écrivain livré à lui-même, à une certaine productivité. Voici donc un petit florilège de lieux où vous pourriez vous épanouir artistiquement, comme j’ai pu en faire l’expérience, et comment je procède. En espérant que cela vous donnera quelques pistes de réflexion…
Les cafés, donc. Je m’y rends très souvent. Pour l’ambiance. Pour ne pas être chez moi avec un mur au papier-peint grisâtre pour seul horizon. Parce qu’il y a d’autres gens qui s’y trouvent, qui parlent et génèrent un brouhaha discret, mais surtout qui ne s’adressent pas à moi directement. L’équipement nécessaire se résume à:
Mais Alex, j’habite à la campagne, c’est encore en zone blanche et on achète encore le pain à la camionnette qui passe le matin! Y a pas un rade à des kilomèèèèèètres!
Je comprends. Et je dirais que vous avez de la CHANCE! Restez avec moi.
Il m’arrive aussi de partir dans certaines contrées où le wifi ne passe pas entre le salon et la cuisine. Une fois, chez mes parents qui ont une grande maison à la campagne, j’ai utilisé un podomètre pour mesurer combien de pas je faisais en une journée sans sortir de la maison. Le nombre de pas, je n’en ai pas souvenir. Mais j’avais tout de même parcouru 1,7 kilomètres ! Et sans mettre le nez dehors !
Bref, s’agissant d’écriture, un petit coin de verdure peut se révéler idyllique! Imaginez, un petit paradis sans Internet, sans notifications, sans réseau. De quoi se concentrer un maximum sans risquer d’être dérangé! (sauf par le chant du coq, mais laissons les animaux en paix, on s’y fait très bien).
Je réécris sur papier. Cela suppose donc d’avoir un premier jet préalablement IMPRIMÉ, que j’emporte et sur lequel je vais redécouvrir mon texte comme si c’était la première fois. Armée d’un stylo rouge, je note tous les dysfonctionnements.
En parallèle, j’utilise un logiciel de prise de notes (comme Evernote, mon préféré), et j’y inscris toutes les tâches à accomplir pour retravailler mon texte, quand j’aurai de nouveau accès à Internet. Je m’arrange pour que chaque tâche ne prenne pas plus de 15 minutes ou 30 minutes. Il peut s’agir de points de recherches à faire ou à préciser, d’incohérences à revoir, de descriptions à enrichir, de vérifications en termes de chronologie de l’histoire, etc. L’idée, c’est qu’en rentrant chez moi, j’aie une liste de choses à revoir très précises que je pourrais caser par quarts d’heures ou demi-heures dans mon emploi du temps. C’est du temps « volé » qui peut s’ajouter à d’autres tâches. (Comme les pauses pub à la télé)
D’autres systèmes me réussissent à la campagne: je veux parler du travail en mode « journaliste » que vous pouvez découvrir dans le livre Deep Work de Cal Newport. Il s’agit de profiter de chaque moment de temps libre pour se plonger dans le travail. Personnellement, je ne suis pas une adepte du sacro-saint « apéro » (sauf s’il y a du café, mais ça passe mal en général), alors je laisse les invités profiter de ce moment pour aller écrire. Ce qui donne trente minutes à une heure d’écriture deux fois par jour. Ce qui est immense en matière de productivité! Vous ne me croyez pas? Essayez donc sur un weekend de trois jours et racontez-moi votre expérience dans les commentaires !
Et ça, c’est sans parler de la sieste des petits (et des grands, il faut bien l’avouer). Je déteste la sieste. Même toute gamine je n’ai jamais pu dormir l’après-midi. Encore du temps pour écrire !
On peut aller encore plus loin en attribuant des tâches en fonction du lieu. pas d’Internet dans votre chambre? Reprenez le point 1 et une fois ce travail achevé, changez de coin pour vous rapprocher du wifi. A vous les recherches et le travail sur votre liste de tâches! (ça marche très bien pendant un film ennuyeux en famille ou entre amis, avec l’ordi sur les genoux.)
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